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Réunion trilatérale des 9 et 10 novembre 2021

Les trois plus grandes organisations patronales en Europe, le Mouvement des Entreprises de France, Confindustria et BDI, se sont réunies à Paris les 9 et 10 novembre.

A l’occasion de cette rencontre annuelle trilatérale, soixante chefs d’entreprise français, italiens et allemands ont rappelé leur unité et leur engagement à promouvoir les valeurs européennes et le modèle social européen. Bien déterminés à assurer la réussite de la transition écologique et numérique, ils sont prêts à prendre leurs responsabilités à cet égard.

À la veille de la présidence française de l’UE, ils ont échangé avec les représentants des trois gouvernements sur la mise en œuvre de la feuille de route qui permettra à nos entreprises de réaliser la grande transformation de nos sociétés qu’impose la double transition.

Dans une déclaration commune, ils ont présenté leurs propositions pour une croissance décarbonée réussie, c’est-à-dire pour favoriser la décarbonation de l'économie tout en préservant la compétitivité des entreprises de l’UE. Ils ont rappelé les conditions d'une souveraineté numérique de l'Union, fondée sur des éléments clés tels que les projets Gaia-X et PIIEC Cloud, un bon cadre juridique pour l'intelligence artificielle (IA), et le développement des compétences de fabrication et de conception en matière de semi-conducteurs. Ils ont appelé à une réglementation financière adaptée à la double transition. Dans un contexte mondial incertain, les trois organisations ont souligné la nécessité pour l'Union européenne de sauvegarder ses intérêts stratégiques, tout en garantissant de nouvelles opportunités par le développement d'accords bilatéraux et multilatéraux.

Les trois organisations continueront à renforcer leur coopération, y compris au sein de BusinessEurope. Elles s'engagent à œuvrer ensemble pour la réussite de l'Europe, autrement dit, celle de nos pays.

Siegfried Russwurm, président du BDI : « Les institutions de l’UE et les États membres doivent continuer à accroître leurs ambitions quant à la digitalisation de toutes les dimensions de nos sociétés et au renforcement de l’écosystème numérique européen… La réglementation ne devrait jamais être une fin en soi ; les colégislateurs devraient plutôt créer un cadre réglementaire qui stimule l’innovation et les investissements dans le numérique et d’autres technologies futures… Nous appelons le gouvernement français à utiliser sa prochaine présidence du Conseil pour achever le travail législatif de l’UE sur l’IA, la cybersécurité et l’économie des plateformes. Compte tenu de la pénurie actuelle de semi-conducteurs et des demandes toujours plus fortes à venir, l'Europe a besoin d'une stratégie globale à long terme en matière de semi-conducteurs. Le deuxième PIIEC dédié à la microélectronique sera une composante décisive en vue de la souveraineté numérique de l'Europe. »

Carlo Bonomi, président de Confindustria : « L'UE a besoin d'un cadre réglementaire clair, ainsi que de politiques industrielles et fiscales appropriées, afin de transformer le processus herculéen de décarbonation en une occasion de renouveau industriel, capable d'assurer le leadership mondial de l'Europe, de promouvoir la compétitivité et le progrès technologique tout en créant de nouveaux emplois... Le risque de créer de nouvelles distorsions de concurrence dangereuses et de provoquer la désertification industrielle et la dépression économique sur des territoires entiers de l'Union est extrêmement réel, en l’absence de mesures et d’actions réalistes et raisonnables !... Les choix des autorités nationales et des colégislateurs européens dans le proche avenir détermineront la réussite ou l'échec non seulement du projet vert européen, mais également du processus d'intégration européenne. »

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef : « Une croissance décarbonée est possible. Elle ne sera réalisable qu'en prenant en compte l'acceptabilité sociale de ces évolutions. Elle nécessite des investissements massifs dans la recherche, le développement et l'innovation. Nous ne garantirons notre indépendance qu'en assurant notre souveraineté technologique.
Pour financer les investissements indispensables à la double transition, l'Europe doit mobiliser 330 milliards d'euros/an pour la transition écologique et 125 milliards d'euros/an pour le numérique. Parallèlement aux efforts des budgets nationaux et européens, le rôle du secteur privé sera décisif. Le défi consiste à permettre à l’Union de développer son autonomie grâce à des réglementations qui prennent en compte le modèle de financement de notre économie, et garantissent des conditions de concurrence équitables vis-à-vis de nos concurrents mondiaux. Il n’y aura pas de souveraineté européenne sans souveraineté financière.
»

>> Télécharger la déclaration commune en français au format PDF

>> Télécharger la déclaration commune en anglais au format PDF