L'édito du président

Gilets jaunes : pourquoi les blocages à tout-va sont un mauvais calcul

  • Publié le : 26/03/2019
  • Source : MEDEF SUD
  • Crédits photos : MEDEF SUD

« Sévère ». Voilà comment Bruno Le Maire a qualifié, ce lundi, l’impact des Gilets Jaunes sur l’économie française. De sévérité, le gouvernement en a sans doute manqué dans sa gestion de la crise, impuissant face à l’appel à l’aide des chefs d’entreprise et de leurs collaborateurs empêchés de travailler normalement depuis le 17 novembre.

L’absence de structuration de la mobilisation, l’élection laborieuse et contestée de représentants et l’incapacité à porter un message cohérent démontrent la fragilité de ce type de mouvement. Cela révèle, aussi, la crise profonde que traverse notre démocratie et les graves difficultés que subissent une partie de nos concitoyens. Ce sont ces mêmes concitoyens, les plus fragiles qui, aujourd’hui, se retrouvent victimes du mouvement.

En effet, dans notre région comme partout dans l’Hexagone, les blocages des Gilets jaunes impactent d’abord les habitants et salariés des zones rurales et situées en périphérie des grandes métropoles. Souffrant déjà d’un manque d’attractivité, ces territoires subissent de plein fouet les conséquences des blocages. Car les Gilets jaunes commettent, à mon sens, une erreur ; celle de croire que bloquer les commerces dans ces zones paralyse l’économie. En réalité, à moins d’un mois de Noël, les consommateurs continuent de consommer. Mais ils le font différemment, sur internet via des plateformes souvent étrangères, et dans les grands centres commerciaux des zones métropolitaines, où l’État s’est décidé à déloger les manifestants.

Très concrètement, cela se traduit par des pertes sèches pour les salariés qui n’ont pu rejoindre leur lieu de travail et par une baisse du chiffre d’affaires – allant jusqu’à 80% dans certains commerces – pour les entreprises. Les conséquences, si le mouvement ne cesse pas rapidement, sont connues de tous : des contrats de travail non-renouvelés, des salariés au chômage partiel voire des licenciements.

Les Gilets jaunes doivent dès lors prendre conscience que ce n’est pas en ajoutant de la souffrance à la souffrance qu’ils seront entendus. Se présente alors à eux un choix de conscience : se faire plaisir égoïstement en continuant le blocage, ou lutter intelligemment pour leurs revendications avec le sens des responsabilités que leur combat impose.

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L'édito de Jean-Luc Monteil - 29 novembre 2018

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