L'édito du président

Nous sommes les forces du progrès et de la réforme

  • Publié le : 26/03/2019
  • Source : MEDEF SUD
  • Crédits photos : MEDEF SUD

Il y a deux jours, le chef de l’État s’exprimait à la télévision pour expliquer sa politique et ses choix suite au remaniement ministériel. À cette occasion, il affirmait vouloir s’appuyer sur les « forces du progrès et de la réforme ». S’il s’agissait en premier lieu de rassurer les élus locaux, dont la patience vis-à-vis de l’exécutif est mise à mal par la tentation jacobine du président de la République, il est à espérer que son message était également destiné aux corps intermédiaires.

Ces derniers – associations, organisations professionnelles et syndicats de salariés – sont à l’origine du « progrès » et de la « réforme ». Ce sont eux qui ont fondé les grandes avancées économiques et sociales qui font que la France offre à ses citoyens un filet de sécurité face aux aléas de la vie, et qui les forme pour qu’ils prennent leur destin en main.

Visiblement, Emmanuel Macron, bercé depuis son élection par une forme de nostalgie pour la monarchie, l’a vite oublié. Lui qui en 2015 déclarait qu’il manque un Roi à la France, s’emploie à recentraliser le pouvoir comme aucun de ses prédécesseurs n’avait osé le faire.

Dès lors, les observateurs politiques qui constatent une absence de cap chez le chef de l’État se trompent. Sa vision tient en un mot : le jacobinisme. Les réformes déjà mises en œuvre et celles en discussion illustrent cette tendance du président à ne faire confiance qu’en la haute fonction publique, dont il est lui-même issu. Les corps intermédiaires sont ainsi exclus du système souhaité par le successeur de François Hollande. C’est déjà le cas, par exemple, pour la gestion de la taxe d’apprentissage et le sera très certainement pour l’assurance chômage, les services de santé au travail et ceux pilotés par les chambres de commerce et d’industrie.

Ce faisant, le président de la République se prive du savoir-faire du monde économique et des relations de proximité patiemment tissées par les représentants des entreprises, dont l’engagement est souvent bénévole. Malgré une volonté bien réelle d’encourager l’activité économique de notre pays – dont la baisse programmée du taux d’impôt sur les sociétés, les ordonnances « travail » ou la loi PACTE sont des illustrations –, Emmanuel Macron doit s’affranchir de cette citation de Georges Clémenceau : « pour prendre une décision, il faut être un nombre impair de personnes, et trois c’est déjà trop ». Un pays comme le nôtre ne se gouverne pas seul.

À nous, organisations professionnelles, de nous réinventer et d’affirmer notre plus-value dans la vie de la Cité. C’est l’ambition que nous portons au MEDEF sous l’impulsion de Geoffroy Roux de Bézieux et l’engagement de tous nos adhérents, branches professionnelles et territoires. Ensemble, nous sommes les forces du progrès et de la réforme !

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L'édito de Jean-Luc Monteil - 18 octobre 2018

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