L'édito du président

Nouvelle augmentation du taux de chômage : ouvrons l’alternance aux chômeurs de longue durée !

  • Publié le : 26/03/2019
  • Source : MEDEF SUD
  • Crédits photos : MEDEF SUD

0,5. C’est, en pourcentage, l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi n’exerçant aucune activité en France métropolitaine par rapport à fin juin. Ce deuxième trimestre consécutif de hausse aurait pu doucher les ambitions de l’exécutif, qui table sur un taux de chômage de 7% en 2022.

L’opiniâtreté du gouvernement à communiquer sur ce taux rappelle l’obsession de François Hollande pour « l’inversion de la courbe du chômage ». La différence, c’est qu’au contraire de son prédécesseur, Emmanuel Macron se donne les moyens de lutter contre le chômage en s’attaquant à TOUS les fronts simultanément : après les chantiers du Code du travail, de la formation professionnelle et de l’apprentissage – dont les effets ne se font pas encore sentir –, le gouvernement a confié aux partenaires sociaux le soin d’imaginer l’assurance chômage de demain, avec pour consignes de la rendre plus flexible.

Ces négociations arrivent à point nommé et devront déboucher sur des solutions innovantes pour gommer les incohérences du système actuel. Alors que les entreprises peinent à recruter – près de 50% des recrutements sont jugés « difficiles » par les entreprises en 2018, selon l’enquête BMO de Pôle Emploi –  et que le taux de chômage frôle les 10%, les partenaires sociaux vont en effet devoir faire preuve de pragmatisme et d’imagination ; non seulement pour moderniser le modèle d’indemnisation des demandeurs d’emploi, mais aussi pour favoriser leur retour en activité des chômeurs de longue durée, qui doit constituer une priorité.

Face à ce mal français – le taux de chômage de longue durée s’établissait à 4,2% en 2017 –, nous devons nous montrer force de proposition. Pourquoi ne pas créer, par exemple, un contrat d’alternance spécifique pour ce public, voie réservée jusqu’ici aux jeunes ?

D’une durée de deux ans, ce contrat réunirait les savoir-faire de Pôle Emploi pour l’aspect formation et identification des compétences du demandeur d’emploi et des besoins des entreprises, et de l’AFPA, qui mettrait à disposition un conseiller insertion pour accompagner professionnellement et socialement l’alternant. L’entreprise, qui mettrait en place un tuteur en interne, serait incitée à engager ce type de profil en ne rémunérant le collaborateur-alternant qu’au prorata de son temps de présence en entreprise – Pôle Emploi rémunèrerait celui-ci le reste du temps –. L’entreprise, participant dès lors activement à la formation du collaborateur, serait reconnue comme actrice de la formation est donc indemnisée par l’État via le Plan d’Investissement Compétences (PIC).

L’idée, qu’il conviendrait évidemment d’étayer, aurait le mérite de redonner du sens à la valeur travail et répondrait à des besoins spécifiques d’entreprises en manque de main d’œuvre.

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L'édito de Jean-Luc Monteil - 26 octobre

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