TRIBUNE | BUDGET 2024 : « Il n’a jamais été aussi important d’écouter les entreprises ! », Jean-Louis Maurizi

TRIBUNE | BUDGET 2024 : « Il n’a jamais été aussi important d’écouter les entreprises ! », Jean-Louis Maurizi

Jean-Louis Maurizi, président du MEDEF Sud, réagit à l’annonce du budget 2024 faite par le gouvernement le mercredi 27 septembre dernier. Entre inquiétude et déception.
Sa tribune est à lire ci-dessous.

Alors que les entreprises n’ont de cesse de rappeler au gouvernement que les charges qui pèsent sur elles sont encore trop importantes et sont, ne l’oublions pas, les plus élevées de la zone euro, l’incompréhension règne face aux dernières annonces. Compte-tenu de la fragmentation de la classe politique, le budget 2024 présenté par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, soulève des préoccupations légitimes au sein de la communauté des entreprises, qui, je le rappelle, constitue le cœur de notre économie et contribue à la vie du territoire.

Les acteurs privés créent de la richesse, génèrent de l'emploi, et concourent de manière significative à la prospérité de notre pays. Les entreprises sont ainsi des partenaires incontournables pour le développement économique de la France. 

C’est pourquoi les entreprises doivent rester vigilantes sur les conséquences du débat budgétaire à l’Assemblée nationale. Bercy compte lever 285 milliards d’euros de dette sur les marchés financiers : un nouveau record d’emprunt, alors que la situation financière se tend. Après 3 années d’un légitime « quoi qu’il en coûte », le gouvernement s’est engagé à désendetter l’État, mais les économies sur les dépenses publiques demeurent limitées. Les 16 milliards d’économies annoncées reposeront principalement sur la fin programmée des aides d’énergie concédées au plus fort de la crise !

Si nous sommes conscients de la nécessité de financer les services publics et de maintenir la stabilité budgétaire du pays, l’orientation des politiques publiques ne doit pas se faire au détriment des entreprises et de leur compétitivité face à la concurrence de plus en plus féroce. Nous sommes notamment fermement opposés aux ponctions de l’État sur l’Agirc-Arrco ou l’Unedic, qui remettraient en cause le paritarisme de gestion mais reviendraient aussi à pénaliser les entreprises pour leur bonne gestion des caisses.

Autre couperet : les impôts de production. Plutôt qu’une suppression en 2024 (pourtant sa promesse), l’État prévoit un étalement de la CVAE sur 4 ans : nous ne comprenons pas ! Même si la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises représente 4,5 milliards d'euros, il s’agit de moins de 0,4% de la dépense publique. Comment affirmer vouloir favoriser la réindustrialisation du pays et continuer de taxer les entreprises de la sorte ? C’est une incohérence politique de l’exécutif. 

De même, nous sommes contre tout relèvement du plafond du versement mobilité, qui alourdirait le coût du travail et enverrait un très mauvais signal aux entreprises souhaitant recruter et attirer de nouveaux talents ! Ce à quoi j’ajouterais que, jusqu’à présent, ces dernières n’ont pas été concertées sur les plans mobilités.

Enfin, nous exprimons la même incompréhension face à la hausse des taxes affichée pour certains secteurs, pourtant déjà en grande difficulté et fortement impactés par l’inflation, tels que le BTP (bâtiments, travaux publics) ou le logement qui subissent de plein fouet la crise. Avec l’arrêt annoncé du dispositif Pinel, ces filières ne bénéficieront plus des avantages fiscaux qui les permettaient jusqu’alors de maintenir, avec peine, la tête hors de l’eau. 


Face à ce constat, nous invitons le gouvernement et les élus locaux à prendre en compte nos inquiétudes et à mener une politique volontariste, en étroite collaboration avec le MEDEF Sud et ses partenaires, pour construire un environnement favorable à la croissance économique et à la création d'emplois. Notre objectif commun doit être d’aider sans relâche la compétitivité de nos entreprises, de soutenir l'innovation et de préserver la prospérité de notre nation.

Je reste convaincu que le dialogue et la coopération entre l’État, les entreprises et les partenaires sociaux sont essentiels pour faire face aux défis économiques actuels et pour bâtir un avenir durable pour la France. 

Cette période délicate requiert un rapport de confiance renforcé entre l’État et les entreprises. 

C’est ensemble que nous devons poursuivre l’effort !

119 KB

Tribune | Budget 2024 : il n’a jamais été aussi important d’écouter les entreprises !

Télécharger