L'édito du président

Gilets jaunes, fiscalité verte et carton rouge

  • Publié le : 26/03/2019
  • Source : MEDEF SUD
  • Crédits photos : MEDEF SUD

L’exécutif avait des raisons de craindre la mobilisation des « Gilets jaunes » samedi dernier. Dans un contexte de tension sociale grandissante, le mouvement citoyen, non encadré par les centrales syndicales, a en effet dégénéré, causant la mort de deux manifestants et des centaines de blessés. Si l’ampleur de la mobilisation s’affaiblie depuis dimanche, elle est perpétuée par une minorité de « Gilets » qui menace désormais de bloquer les raffineries et le ravitaillement des commerces.

Les entrepreneurs, dans leur immense majorité, partagent l’exaspération des Français face à la hausse continue de la fiscalité. Nous en sommes également victimes depuis plusieurs décennies malgré les promesses répétées des gouvernements successifs de rapprocher le niveau de prélèvements obligatoires de la moyenne européenne.

Mais, comme l’ont rappelé tout au long de la semaine les représentants des différentes organisations professionnelles, nous ne pouvons accepter la paralysie de notre économie par une infime minorité de nos concitoyens. L’expression d’un désaccord avec le gouvernement, aussi profond soit-il, n’autorise pas à porter préjudice à l’activité économique et à la libre circulation des biens et des personnes. Il n’autorise pas, non plus, les menaces et intimidations des Français qui souhaitaient simplement se rendre sur leur lieu de travail ou chez leur médecin. Carton rouge, donc, à cette minorité de Gilets jaunes qui nie le principe même de démocratie et représentent une menace pour les entreprises et leurs salariés.

La tournure des évènements ne doit cependant pas nous exempter du débat sur la fiscalité des carburants et, plus largement, sur celui de la conversion écologique, nécessité urgente et absolue. En cela, le MEDEF est prêt à travailler avec le gouvernement sur la meilleure manière d’intégrer les enjeux environnementaux dans l’activité de nos entreprises.

Parmi les pistes possibles, nous privilégierons toujours les mesures incitatives à la taxation confiscatoire et déraisonnée. Si toutefois le gouvernement ambitionnait de mettre en place une fiscalité écologique, celle-ci devra l’être sous conditions. On ne saurait en effet accepter toute augmentation des prélèvements obligatoires – qui atteignent déjà des sommets – sur les entreprises. Autrement dit, ce n’est que cantonnée aux secteurs concernés et à prélèvements constants que nous pourrons discuter d’une quelconque évolution de la fiscalité. Par ailleurs, puisque les entreprises françaises sont déjà les plus taxées d’Europe, c’est, à mon sens, au niveau européen qu’une solution doit être envisagée. Il en va de la compétitivité de nos entreprises !

C’est par l’adhésion et non pas la taxation déraisonnable ou le blocage que nous répondrons à l’impératif écologique. Faisons de la cause environnementale une force motrice plutôt qu’un poids pour nos entreprises !

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L'édito de Jean-Luc Monteil - 22 novembre 2018

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